Écrit par Zoneziwoh Mbondgulo-Wondieh, Women for a Change, Cameroun
Certaines des informations ne seront pas aussi pertinentes pour la situation actuelle, mais nous pensons que ce guide offre des conseils utiles aux défenseur·euse·s des DSSR.
Faute d’être préparées au confinement imposé par le coronavirus, nous avons dû interrompre brusquement notre projet, à savoir un programme de développement des capacités des adolescentes baptisé gShe (acronyme anglais de Genre, Sexualité, Santé, Education). Mais après quelques semaines de réflexion et de discussion, voyant l’ampleur de la désinformation qui circulait au sujet du COVID-19 et d’autres enjeux de santé, nous nous sommes demandé comment nous pourrions reprendre notre engagement et soutenir nos jeunes pour les aider à aborder cet enjeu tout en développant leurs propres capacités.
Nous nous sommes demandé:
Pour permettre au plus grand nombre de participer, nous avons fourni des recharges de données mobiles à celles qui en avaient besoin pour participer à nos tchats et groupes de discussion hebdomadaires. Quant à celles qui n’avaient pas WhatsApp, nous les avons contactées par SMS ou téléphone. Pour celles qui n’avaient pas de téléphone, nous sommes passées par le relais des parents, qui nous connaissaient grâce au projet.
Grâce à ces stratégies, nous avons organisé des réunions occasionnelles sur Zoom ou d’autres plateformes en ligne avec les adolescentes, pour entretenir le dialogue sur leur autonomie et leur droit à disposer de leur corps, le leadership et leur expérience face au COVID-19.
Nous avons eu l’heureuse surprise de constater que pendant le confinement, les jeunes elles-mêmes organisaient des tchats pour débattre de leurs idées d’activisme et les transformer en stratégies et activités. Elles ont commencé à développer des idées concrètes et novatrices, par exemple organiser des forums en ligne pour dénoncer le harcèlement et la brutalité de la police envers les jeunes qui ne portent pas de masque, ou encore la violence entre partenaires intimes.
L’une de ces initiatives passionnantes est une campagne éducative d’histoires en images sur Facebook, pour diffuser des messages de prévention du COVID-19, intitulée « WFAC en discussion avec des jeunes sur le COVID19CMR ». Par ce biais, elles postent chaque jour le récit personnel d’une adolescente sur ce que le COVID-19 signifie pour elle.
Voir émerger le leadership des jeunes au sein de notre groupe d’adolescentes durant cette période difficile a été une formidable source d’inspiration.
L’intégration de la technologie à nos outils de travail, notamment sous forme d’apprentissage entre pairs autour du COVID-19, de l’hygiène menstruelle et des questions d’eau/assainissement/hygiène, a montré la transformation qui s’est opérée chez ces adolescentes à la faveur du programme gShe en termes d’autonomie décisionnelle, de développement et de capacité à déployer une réflexion critique pour remettre en cause constructivement les systèmes inégalitaires.
Campagne Facebook de WFAC en discussion avec des jeunes sur le COVID19CMR.
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Zoneziwoh Mbondgulo-Wondieh (@ZoFem) est une blogueuse et chercheuse féministe humanitaire reconnue, déjà récompensée pour son œuvre, forte d’une expérience de plus de dix ans dans l’activisme numérique autour des questions de genre, de la construction de mouvements, du plaidoyer politique et de la promotion de jeunes leaders. Son plaidoyer consiste à créer un espace où les femmes et les filles peuvent se faire entendre des décisionnaires et des responsables des choix politiques aux plus hauts niveaux, dont celui de la Commission sur le Statut des Femmes (CSF), ainsi qu’à traduire et à faire connaître les cadres et protocoles nationaux et internationaux sur les droits des femmes. Zoneziwoh est titulaire d’un Master en Sexualité, Genre et Violence.