Écrit par Edinah Masiyiwa, Women’s Action Group, Zimbabwe
Certaines des informations ne seront pas aussi pertinentes pour la situation actuelle, mais nous pensons que ce guide offre des conseils utiles aux défenseur·euse·s des DSSR.
Notre travail se déroule la plupart du temps en face-à-face. Avec le confinement, nous avons dû passer par des partenaires relais pour continuer à assurer aux femmes et aux filles que nous soutenons un accès à la contraception. Le confinement a également entraîné une recrudescence des VBG, et une pression accrue sur les femmes chargées des soins au sein de leur ménage. La situation est encore aggravée par des pénuries alimentaires et des flambées de spéculation, une grande partie de la population vivant de l’économie informelle.
L’aide financière d’urgence tarde à arriver, et elle laisse de côté de nombreux groupes vulnérables parce qu’ils ne sont suivis que dans le contexte d’un enjeu particulier.
Par exemple, les travailleur·euse·s du sexe ne sont politiquement visibles que dans le cadre de la lutte contre le VIH/Sida, alors qu’ils et elles connaissent les mêmes difficultés que les autres, au premier rang desquelles les pénuries alimentaires. De par la nature de la crise et de notre travail, nous devons être mobilisé·e·s 24h/24 et 7j/7 ; nous pouvons recevoir des appels à l’aide au milieu de la nuit. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour y répondre, mais nous essayons également de préserver un peu de temps « pour nous », pour ne pas « craquer ».
En temps de crise, la Coalition des Femmes du Zimbabwe, dont nous faisons partie, se réunit pour mettre en place une réponse coordonnée. Cela s’est déjà produit, par exemple l’an dernier suite au cyclone : cela nous a appris à anticiper.
Bien que les cas de COVID-19 soient peu nombreux à ce jour, nous organisons des réunions pour nous préparer à toutes les éventualités, en planifiant nos actions de réponse en amont. Pour maintenir des possibilités d’accès à la contraception et aux services de SSR, nous passons par des partenaires relais et avons mis au point des stratégies qui nous permettent d’aller à la rencontre des populations. Women’s Action Group (WAG) a investi dans des équipements de protection individuelle à distribuer aux équipes locales de réponse au COVID-19, et dans une stratégie de formation de formateurs qui relaieront l’information auprès des communautés.
Timely Pitch: Women Still Need Contraceptives During Lockdown (thezimbabwean.co)
Edinah Masiyiwa, infirmière et sage-femme, est également une activiste bien connue pour les droits et la santé des femmes. Autrice de nombreuses publications sur les droits liés à l’avortement, elle siège à l’Instance de Coordination Pays pour le Zimbabwe du Fonds Mondial de lutte contre le VIH/Sida. Elle est titulaire d’une formation supérieure en Droits et Santé Sexuels et Reproductifs de l’Université de Lund (Suède), d’un Master en Etudes du Développement, et d’un diplôme d’infirmière. Edinah est Directrice Exécutive de Women’s Action Group.