Écrit par Doreen Mayanja, HURIWD
Avant d’avoir l’opportunité de parler en public, je manquais d’estime de moi, essentiellement parce que j’étais physiquement différente des autres étudiant·e·s, de mes proches et du reste de ma communauté. Il m’arrivait souvent de me cacher pour ne pas être choisie pour lire un texte ou répondre à une question en classe. Je pouvais être caractérielle et désagréable, car je m’étais convaincue que tout le monde me méprisait. Je m’apitoyais facilement sur mon sort.
Voici un exemple de la façon dont notre organisation en pâtissait. Lors d’une assemblée générale dans le district de Wakiso, où nous devions élire les représentant·e·s locaux·ales des personnes en situation de handicap, je m’étais présentée à l’élection. Mais j’ai été rejetée en bloc et écartée du fait de la nature de mon handicap, l’albinisme. En plus de m’affecter en tant que personne, cela a empêché mon organisation, qui portait la voix des femmes vivant avec l’albinisme, d’être représentée.
D’autres personnes souffrant d’une autre forme de handicap ont pu nous marginaliser et nous traiter comme des gens incapables d’assumer des rôles clé et responsabilités au sein de l’union, du fait de la nature de notre handicap.
Si cela a pu se produire, c’est parce que je n’avais pas encore l’assurance et l’aisance à l’oral nécessaires pour défendre les droits des personnes vivant avec l’albinisme. Notre échec à cette élection a été un coup dur pour notre organisation, qui s’est retrouvée sans aucun·e représentant·e qui puisse porter nos demandes au niveau du district.
J’ai surmonté cette situation en écoutant des conseiller·e·s et en m’acceptant moi-même, pour réaliser tout mon potentiel. Par ailleurs, j’obtenais de bons résultats dans mes études et mes professeur·e·s m’ont alors confié des responsabilités, en me proposant comme modératrice de groupes de discussion, responsable de la bibliothèque ou présidente du club de débats. Cela m’a obligé et encouragée à m’exprimer en tant que leader et ainsi à développer mon assurance pour prendre la parole en public.
Puis ma communauté et un public plus large m’ont remarqué des talents d’oratrice et ont commencé à me solliciter pour intervenir lors de différentes cérémonies et évènements ; ce qui a continué à renforcer ma confiance.
Nous sommes une organisation de plaidoyer et sensibilisation autour des personnes vivant avec l’albinisme, et grâce à ma renommée croissante en tant qu’oratrice, la visibilité de notre organisation a été multipliée. Il en est également résulté un regain d’intérêt pour la cause et les demandes de notre organisation, ce qui nous a ouvert de nouvelles opportunités.
Au-delà, en ayant repoussé les limites de mes capacités d’expression publique, j’ai pu commencer à prendre la parole lors d’évènements nationaux et internationaux pour différents ateliers, conférences et conventions.
Cela a contribué à faire évoluer la perception sociale et les attitudes envers les personnes vivant avec l’albinisme, auparavant marginalisées et rejetées, pour qu’elles soient pleinement prises en compte dans les programmes sociétaux et nationaux.
Voici quelques exemples de ressources qui m’ont aidée:
Parmi les livres que j’ai lu, je recommande Think Big and Gifted Hands par Ben Carson et Rich Woman par Robert Kiosaki.
J’ai écouté des orateurs et oratrices inspirant·e·s, comme Hon Nalule Safia, Margaret Kigozi, Morris Cerrulo, Nick Vujicic, Joyce Meyer et Oprah Winfrey.
Nawejje Doreen Mayanja est une femme ougandaise vivant positivement avec l’albinisme. Doreen détient une licence en Arts ACCI, un diplôme en Entreprenariat et Développement de Produits, un diplôme en Arts de la Médecine de l’Université de Makerere et un diplôme d’enseignement pour adultes.
Doreen a développé ses talents d’oratrice en:
Tout ceci a contribué à l’assurance avec laquelle Doreen s’exprime maintenant en public.
Vous pouvez contacter Doreen sur ses pages Facebook: huriwduganda et albinismcrisisoutreach ou par mail: huriwd@gmail.com.