Écrit par Ce guide présente l’expérience du comité de plaidoyer en faveur de l’avortement médicalisé au Sénégal.
Le comité de plaidoyer en faveur de l’avortement médicalisé (task force) plaide depuis 2013 pour l’amendement des articles 305 et 305 bis du code pénal sénégalais relatifs au droit à l’avortement.
Pour ce faire, nous avons mobilisé une vingtaine de parlementaires de la douzième législature. Mais fin 2017, avec le passage à la treizième législature, il y a eu de grands changements au niveau de l’Assemblée. Il a fallu sensibiliser les nouveaux venus pour qu’ils puissent soutenir notre cause.
Face à ces changements, nous avons décidé d’impliquer les assistants parlementaires et les secrétaires des présidents des commissions parlementaires.
Ceux-ci ont été invités à des sessions de clarification des valeurs et de partage des argumentaires sur l’avortement médicalisé. L’idée était qu’à leur niveau ils puissent informer les parlementaires.
Comme ce sont des employés des groupes parlementaires et non des élus, ils peuvent assurer une certaine continuité au-delà des changements au niveau de l’Assemblée.
A l’heure actuelle, nous essayons aussi d’impliquer les partis politiques : si on sensibilise leurs membres, certains sont susceptibles de se retrouver ensuite à l’Assemblée.
Depuis le changement de législature, nous sommes parvenus à mobiliser 80 nouveaux parlementaires à travers l’organisation de rencontres « afterwork », et plus de 70 nouveaux parlementaires et assistants parlementaires à travers des ateliers de clarification des valeurs autour de l’avortement médicalisé.
Nous avons aussi mis en place un comité composé de membres de la task force et d’assistants parlementaires – gages de continuité au sein de l’Assemblée – pour faire le point sur l’évolution du plaidoyer, les barrières et les stratégies.
Nous avons réalisé qu’il est important d’impliquer l’ensemble des acteurs de l’Assemblée (assistants parlementaires, secrétaires et présidents des commissions, président de l’Assemblée, partis politiques), pour travailler avec l’institution plutôt qu’avec des individus. Parmi ces acteurs, les fonctionnaires, comme les assistants parlementaires, ont un rôle crucial à jouer.
Cette expérience a aussi montré que le plaidoyer se fait dans un contexte changeant et fluide. Il faut connaître son contexte et savoir ajuster le tir. C’est un chemin plus qu’une ligne droite.
Ce guide présente l’expérience du comité de plaidoyer en faveur de l’avortement médicalisé au Sénégal.
Il s’intéresse plus particulièrement aux stratégies ayant permis au comité de maintenir et renforcer son plaidoyer auprès de l’Assemblée Nationale sénégalaise dans un contexte institutionnel changeant.
Le comité de plaidoyer en faveur de l’avortement médicalisé (task force) est un collectif pluridisciplinaire composé de 17 organisations de la société civile sénégalaise, engagées à informer les décideurs-euses et le public autour de la problématique de l’avortement à risque.
En particulier, la task force plaide pour mettre en conformité la loi sur la santé de la reproduction, le code pénal et le code de déontologie médicale avec l’article 14 du protocole de Maputo ratifié par le Sénégal en 2004.
l’avortement médicalisé au Sénégal