Renforcer le dynamisme pour l’éducation des compétences de vie courante en Éthiopie

S’assurer que les jeunes ont accès à des informations complètes sur la santé, le bien-être personnel et les compétences de vie courante est essentiel pour les aider à prendre des décisions au moment où ils entrent dans l’âge adulte. Découvrez comment Development Expertise Center (le Centre d’expertise en développement) (DEC) a soutenu le mouvement en faveur de l’amélioration de l’éducation des compétences de vie courante dans le système scolaire éthiopien.

En septembre 2022, le ministère de l’Éducation éthiopien a annoncé que le nouveau programme ‘Education, Health and Wellbeing’ (“Éducation, santé et bien-être”) (EHW) serait mis en œuvre dans tout le pays, de la première à la huitième année scolaire, à partir du 19 septembre 2022. Ce programme a été élaboré par le ministère de l’Éducation en collaboration avec d’autres parties prenantes, dont le ministère de la Santé et des organisations de la société civile. Le nouveau programme de santé fait partie du programme de réforme de l’éducation plus large de l’Éthiopie, qui vise à améliorer la qualité de l’éducation pour s’assurer que les étudiant·e·s sont équipé·e·s des connaissances et des compétences dont ils ont besoin pour faire des choix sains tout au long de leur vie dans un monde en évolution rapide. Le programme de l’EHW comprend à la fois des cours théoriques et des cours de préparation à la vie courante. Il met l’accent sur des informations adaptées à l’âge des élèves, notamment sur des sujets tels que la communication et la conscience de soi, afin de les aider à prendre des décisions éclairées en matière de santé et de relations.

Une infirmière est assise derrière un bureau, en blouse blanche. Derrière elle, des affiches et des documents sont collés au mur. Elle fait face à deux jeunes femmes qui lui tournent le dos. Les deux femmes regardent un diagramme présentant différentes options de contraception.

Depuis 2010, le Development Expertise Center (DEC) s’efforce de donner aux jeunes les moyens d’améliorer leur santé et leurs droits en matière de la santé sexuelle et reproductive. Le DEC, une organisation de la société civile basée à Addis-Abeba et partenaire bénéficiaire d’une subvention Réseau AmplifyChange, a joué un rôle important en veillant à ce que des conversations sur les compétences de vie courante soient incluses dans la version finale du programme d’enseignement de l’EHW.

Pendant leur subvention Réseau AmplifyChange, le DEC a mené des cours de préparation à la vie courante dans les écoles et a utilisé les résultats et l’impact de ses séances d’éducation comme évidences pour son travail de plaidoyer. Il a notamment travaillé avec des représentant·e·s du gouvernement pour s’assurer que des sujets contextualisés, adaptés à l’âge et à la culture en matière de santé sexuelle et reproductive (SSR), tels que la contraception et la prévention du VIH, étaient inclus dans le nouveau programme d’éducation à la santé. En outre, le DEC a formé les services gouvernementaux à l’éducation à la santé sexuelle et reproductive afin de leur permettre de comprendre pleinement les avantages d’une éducation aux compétences de vie courante adaptée à l’âge et au contexte des adolescent·e·s de leur pays. L’une des principales approches de plaidoyer au niveau gouvernemental a consisté à partager des exemples de réussite et des recherches tangibles sur l’impact de l’enseignement des compétences de vie courante. En partageant ces histoires et ces résultats dans différents forums, les changements positifs des jeunes qui ont participé à des sessions de compétences de vie ont été entendus et vus au niveau de la prise de décision.

Un garçon portant une chemise blanche et un gilet à carreaux se tient dans l'allée d'une bibliothèque scolaire. Il se tient devant une étagère de livres. Il lit un livre et porte un masque médical bleu sur le visage.

En outre, dans le cadre de son projet AmplifyChange, le DEC a formé la coalition Able Generation for Empowerment (AGE). AGE a plaidé pour l’inclusion de l’éducation à la santé sexuelle et reproductive dans le programme scolaire éthiopien à tous les niveaux par le biais d’un plaidoyer et d’un lobbying fondés sur des preuves auprès du gouvernement fédéral éthiopien par l’intermédiaire du ministère de l’Education. La coalition a renforcé la collaboration et la coordination du mouvement plus large en faveur de la santé sexuelle et reproductive, et ses représentants ont organisé des formations pour les fonctionnaires, fournissant des conseils techniques sur l’élaboration des programmes scolaires.

La coalition a également impliqué un grand nombre de parents et de soignants, renforçant non seulement une prise de conscience, mais aussi une compréhension et un consensus sur l’importance de l’éducation aux compétences de la vie courante pour leurs jeunes. La coalition AGE a contribué de manière significative au développement de la stratégie de communication en matière de lobbying et de plaidoyer et a organisé des forums de plaidoyer au niveau national afin d’inclure des aspects de l’éducation aux compétences de vie courante dans le programme scolaire.


La mise en œuvre du nouveau programme de l’EHW est toujours en cours, et il faudra du temps pour que l’impact de ces changements soit pleinement perceptible. Toutefois, ce programme constitue une étape importante dans la mise en place d’une éducation plus complète et holistique pour les élèves éthiopiens. Il devrait contribuer à l’amélioration de la santé et du bien-être des jeunes dans tout le pays. Ayant déjà contribué à de tels changements positifs dans la politique éducative, le DEC espère voir leur impact se maintenir, car davantage d’élèves auront désormais accès à l’enseignement des compétences de vie courante grâce à la mise en œuvre d’un changement de programme national.

Pour en savoir plus sur le portefeuille d’AmplifyChange en matière de compétences de vie courante et d’éducation sexuelle complète (ECS), lisez notre analyse d’impact de notre financement ici. (en anglais)

Consultez le rapport de synthèse du dialogue virtuel 2021 ‘Parlons des compétences de vie courante, de façon plus globale’ ici.

Découvrez comment la Troupe des personnes Handicapés Twuzuzanye (THT) au Rwanda plaide pour l’amélioration des politiques et des lois sur le handicap et les DSSR.

Globalement, les personnes vivant avec un handicap, en particulier les femmes et les filles, se heurtent à des obstacles considérables pour accéder aux droits et à la santé sexuels et reproductifs (DSSR). La discrimination, la stigmatisation et les croyances culturelles négatives concernant les personnes vivant avec un handicap et leur sexualité font que les individus ont du mal à accéder aux informations. Le manque de ressources inclusives, d’infrastructures, de matériel et de formation du personnel de santé sur les besoins des personnes vivant avec un handicap constitue un obstacle à l’accès aux services. Le handicap est souvent exclu des politiques et des lois nationales, ce qui rend plus difficile la mise en œuvre de ces lois pour répondre aux besoins des personnes vivant avec un handicap.

Cependant, les partenaires bénéficiaires d’AmplifyChange travaillent sans relâche pour changer cette situation dans leurs contextes.

Troupe des personnes Handicapés Twuzuzanye (THT), un partenaire bénéficiaire Renforcement, est une organisation autogérée pour les personnes vivant avec un handicap, fondée en 2004 et enregistrée en 2009 au Rwanda. Sa mission est de défendre les droits des personnes handicapées par le biais d’activités socioculturelles et de changements de comportement au sein de la communauté. THT est l’une des huit organisations qui se sont réunies en 2010 pour créer l’organisation faîtière National Union of Disabilities’ Organisations of Rwanda (NUDOR) (Union nationale des organisations sur le handicap rwandaise). THT travaille à l’intersection des mouvements de défense des droits des personnes vivant avec un handicap et des DSSR, ce qui les place en bonne position pour plaider en faveur du changement dans ces secteurs.

Après trois ans de campagne, THT et ses partenaires de coalition ont réussi à intégrer l’accès et les droits des personnes vivant avec un handicap dans les directives et normes nationales de planification familiale au Rwanda. THT était membre des groupes de travail techniques nationaux sur le planning familial et les DSSR qui ont fourni une assistance technique pour l’élaboration des directives et normes nationales en matière de planning familial. Ces groupes de travail réunissaient des agences des Nations unies, des agences gouvernementales, la société civile et des organisations professionnelles. Le succès de l’intégration du handicap, y compris des mesures adaptées, dans les directives de planification familiale est une étape importante pour garantir l’accès à des services DSSR inclusifs pour tous au Rwanda.

Les directives, publiées en mars 2022, ont entraîné un changement notable dans la prise de conscience et le désir des prestataires de services SDSR de devenir plus inclusifs dans leur travail, comme par exemple une augmentation des demandes de formation sur la langue des signes. Cependant, il reste encore du travail à faire pour s’assurer que les prestataires de services disposent des compétences adéquates pour mettre en œuvre efficacement les nouvelles directives.

Pour faciliter ce travail, par le biais de son projet AmplifyChange, THT a

  • formé plus de 129 membres du personnel de santé de quatre districts sur des sujets tels que la formation à l’égalité de handicap, le cadre juridique des droits des personnes vivant avec un handicap, les réalités de l’accès aux services DSSR du point de vue d’une personne vivant avec un handicap, et une introduction à la langue des signes. THT a été contacté par deux autres districts pour organiser les mêmes formations;
  • surveillé une amélioration de la prestation de services aux personnes vivant avec un handicap et un engagement accru en faveur de l’intégration du handicap dans plus de 20 centres de santé depuis 2019 ; et
  • examiné la disponibilité et le contenu des plans d’action des centres de santé partenaires pour l’exercice 2022-2023, la plupart des centres de santé, tant au niveau du district que national, comprenant des dispositions visant à améliorer l’accès aux services pour les personnes vivant avec un handicap.

Le plaidoyer au niveau national pour améliorer les normes et les directives relatives aux soins DSSR pour les personnes vivant avec un handicap est en cours. THT ont repris leur participation aux groupes de travail nationaux sur le planning familial et les DSSR et ont insisté pour que des réunions de suivi soient organisées après l’adoption des directives et des normes relatives au planning familial.


À ce jour, on constate de nouveaux succès dans l’intégration des droits des personnes vivant avec un handicap dans le processus de révision d’un certain nombre de politiques et de directives gouvernementales. THT et ses partenaires sont impliqués dans le développement de ces directives en tant que membres des groupes de travail techniques pour la santé sexuelle et reproductive des adolescents (ASRH) et le planning familial au niveau national :

  • Les directives ASRH sont en cours d’élaboration et incluent les personnes handicapées.
  • Le processus de révision de la politique de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente (RMNCAH) 2018-2024 a commencé. THT fera un plaidoyer pour s’assurer que le handicap est intégré dans l’ensemble de cette politique et inclut des objectifs autour de l’amélioration de l’accès aux services DSSR.
  • La loi protégeant les personnes vivant avec un handicap est en cours de révision et THT participant au processus. Notamment, la section sur la santé vise à intégrer des données désagrégées par types de handicaps en utilisant l’ensemble de questions courtes du Groupe de Washington. Les données désagrégées constitueront un levier important pour les campagnes de plaidoyer menées par THT et sa coalition.

THT démontre comment la construction de mouvements et de partenariats intersectionnels peut aboutir à des succès incroyables. En s’assurant que les personnes vivant avec un handicap et leurs besoins sont inclus dans les politiques gouvernementales, les organisations de la société civile et leurs partenaires peuvent réaliser d’autres actions de plaidoyer, de mise en œuvre et de formation. L’intégration des droits des personnes vivant avec un handicap dans la politique et la législation en matière de DSSR peut entraîner une amélioration de la prestation de services dans ce domaine et un changement des normes sociales relatives au handicap et à la sexualité. Ces améliorations permettront d’améliorer les vies des personnes vivant avec un handicap au Rwanda.


L’Honorable Safia Nalule Juuko, membre fondatrice d’AmplifyChange, parle de l’importance de garantir la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles vivant avec un handicap dans ce blog.

Pour en savoir plus, consultez nos guides pratiques sur l’amélioration de l’accès des personnes vivant avec un handicap à la santé sexuelle et reproductive sur AmplifyChange Learn.

Narmeen Hamid, présidente du conseil d’administration d’AmplifyChange; Sara Seims, membre fondateur et membre du conseil d’administration d’AmplifyChange; et Hayley Lynn Herzog, étudiante diplômée à l’université de New York, discutent comment nous pouvons donner la priorité à l’agenda de décolonisation et de localisation dans le domaine de la santé mondiale et du développement international. Ce blog est une version abrégée de l’article complet, que vous pouvez télécharger en cliquant sur le lien en bas du page.
(Veuillez noter que l’article complet en uniquement en anglais)

Des mouvements tels que ‘Black Lives Matter‘ ont inspiré et dynamisé les efforts visant à améliorer la justice sociale et à lutter contre les inégalités raciales. Le domaine de la santé mondiale – le terme utilisé pour définir les efforts des nations riches pour améliorer l’état de santé des pays à faible revenu – est actuellement confronté au défi de savoir comment adopter ces principes. Historiquement, les priorités et les programmes en matière de santé mondiale ont été largement déterminés par des institutions basées dans le Nord ou façonnées par celui-ci, avec des variations considérables dans le degré d’implication du Sud.

Les principes de la santé mondiale trouvent leurs racines dans la médecine tropicale coloniale, une approche qui a été formulée au point culminant de la colonisation européenne. À l’époque, les objectifs étaient principalement de protéger les colonisateurs des périls des maladies tropicales. Peu de choses étaient faites pour comprendre et répondre aux besoins sanitaires des populations locales. Cela a conduit à l’intégration d’inégalités dans l’infrastructure de santé publique des pays à faible revenu.

Ce déséquilibre structuré du pouvoir a stimulé les efforts visant à décoloniser la santé mondiale. Le mouvement de décolonisation, parfois appelé localisation ou déplacement du pouvoir, vise à changer ce statu quo dans lequel le pouvoir, l’influence, les ressources et les politiques qui affectent la santé des pays à faible revenu résident de manière significative dans les pays à revenu élevé plutôt que dans les communautés du Sud, auxquelles ils appartiennent. La décolonisation, nous l’espérons, permettra au moins de limiter, sinon d’éliminer, la situation où les priorités des bailleurs contrôlent l’agenda dans le Sud.

Comment pouvons-nous soutenir et accélérer les progrès ?

Les actions pragmatiques suivantes pourraient faire la différence en faveur d’un ensemble de relations décolonisées et plus équitables dans le domaine de la santé mondiale et dans d’autres secteurs du développement.

  1. Exprimer publiquement l’engagement envers la décolonisation et la localisation. Des engagements explicites accompagnés de déclarations claires sur ce qui serait différent, et à quel moment, pourraient donner plus de crédibilité à de vagues déclarations d’intention.
  2. Traduire l’engagement en actes, par exemple en confiant à des experts locaux la responsabilité des équipes qui conçoivent, mettent en œuvre et évaluent les programmes de santé mondiale et en les rémunérant de manière appropriée, et en déplaçant autant que possible les bureaux des organisations impliquées dans la santé mondiale vers les pays à faible revenu.
  3. Collecter davantage de ressources auprès des pays du SudLes initiatives prises au sein du Sud pour obtenir le soutien des individus, de philanthropes et d’entreprises bien dotés en ressources dans le Sud contribueraient grandement à accroître le contrôle local de la santé mondiale. Cette solution permet de renforcer la responsabilité locale des prestataires de santé et des responsables de l’allocation des ressources pour la santé.
  4. Mieux utiliser la société civile dans les pays du Sud. Les organisations de la société civile (OSC) peuvent donner l’impulsion politique nécessaire pour que leurs gouvernements prennent des décisions rationnelles et transparentes. Bien que les OSC ne puissent pas remplacer le rôle des gouvernements, elles peuvent idéalement compléter et soutenir les efforts de l’État.
  5. Reconnaître et être réaliste quant aux limites des agences de financement pour mettre pleinement en œuvre la décolonisation de la santé mondiale. Le fait d’adapter les politiques de financement des gouvernements aux besoins des pays bénéficiaires, de soutenir les priorités des bénéficiaires et d’alléger le contrôle exercé sur eux permettra de localiser et de décoloniser plus efficacement le financement de la santé mondiale.
  6. Accélérer le transfert de technologie et renforcer les capacités de recherche scientifique. La recherche en matière de santé menée par les institutions des pays à faible revenu est plus susceptible de refléter les priorités de la région, la diaspora des scientifiques des pays à faible revenu aurait un travail significatif à reprendre, et les populations locales ne seraient plus toujours à la traîne en ce qui concerne leurs propres besoins en matière de santé.
  7. Augmenter la représentation des experts des pays à faible revenu au sein des conseils d’administration des agences de financement. Nous pensons que cette absence entrave les efforts de décolonisation.
  8. Améliorer le vocabulaire de la santé et des droits sexuels et reproductifs lui-même afin de refléter les complexités culturelles de ces questions dans les différentes géographies du Sud. La décolonisation de l’aide doit également inclure la décolonisation du langage.

Nous aimerions voir une plus grande prise de conscience politique et un plus grand engagement envers les actions nécessaires pour faire de la décolonisation une réalité. Nous espérons que le mouvement de décolonisation conduira à une véritable représentation à tous les niveaux de gouvernance, aux conseils consultatifs et aux dispositions institutionnelles de mise en œuvre par des personnes ayant une expérience vécue des pays sur les questions qui les préoccupent. Nous pensons que les actions et les approches décrites ci-dessus contribueront à accélérer le processus de décolonisation. Il n’est pas fréquent que la bonne chose à faire soit également la plus pratique et la plus efficace, mais dans le cas de la décolonisation, tous ces objectifs peuvent être atteints et, ce faisant, la santé de tous en bénéficiera.


Lisez l’article complet ici(en anglais)

Pour marquer #16jours d’activisme contre les VBG, lisez comment Socio Legal Information Centre (SLIC) et the Human Rights Law Network ont utilisé les audits de décès maternels pour rendre la loi efficace pour les femmes enceintes.

Martha Sabar avait 20 ans et était enceinte. Elle a vécu et est morte à Odisha, en Inde.

Martha venait d’un village rural et appartenait à un groupe tribal marginalisé. Au cours de son premier trimestre, le dépistage prénatal a révélé qu’elle avait une grossesse à haut risque.

Tout au long de sa grossesse, Martha a eu des saignements. Elle ne pouvait pas bouger, restant au lit. Bien qu’elle ait été reconnue comme étant à haut risque, aucun agent de santé n’est venu la voir.

Martha a finalement été transférée dans un centre de santé primaire gouvernemental voisin, mais celui-ci a refusé de lui fournir un traitement. Sa famille a été contrainte de l’emmener à l’hôpital du quartier général du district. Plutôt que d’être transférée dans une ambulance, sa famille a dû l’emmener dans un bus public. Un voyage de 70 km.

Martha est arrivée dans la nuit à l’hôpital du quartier général du district, où aucun médecin n’était disponible pour la hospitaliser. Le matin, on lui a refusé l’admission au motif qu’elle n’avait pas les papiers d’identité requis – la carte Aadhaar, délivrée à toutes les femmes enceintes pour leur donner accès à des services gratuits dans les établissements publics.

Elle est restée assise dehors sur la route pendant 168 heures.

La famille a été obligée de l’emmener dans une clinique privée appartenant au spécialiste en obstétrique et gynécologie qui travaillait à l’hôpital central du district gouvernemental.

Le temps que Martha reçoive des soins médicaux, elle était morte.


L’équipe d’enquête de SLIC avec la famille de Martha Sabar

En 2016, avec le soutien d’AmplifyChange, SLIC a commencé à auditer les décès maternels dans dix États de l’Inde. SLIC a vérifié 45 décès maternels. Ces décès ont été choquants et ont mis en lumière les énormes lacunes des services de santé gouvernementaux – en particulier l’accès aux soins et la qualité des soins pour les femmes enceintes et les mères allaitantes.

Certains de ces incidents ont été déchirants pour l’équipe du SLIC. Ils ont montré la négligence flagrante des prestataires de soins de santé à fournir des soins prénatals et postnatals de base. Tous ces décès ont mis en évidence la nécessité de mettre un terme à la violence et aux abus obstétricaux, qui ont été normalisés par les prestataires de soins de santé en Inde, et aucune mesure punitive n’a été prise à ce jour contre la violence obstétricale.

Martha Sabar était l’un de ces cas. Martha et sa famille méritent que justice soit rendue pour ce qui lui est arrivé. Si rien n’est fait, on ne peut pas tirer de leçons du cas de Martha et le système de santé est condamné à répéter ses échecs.

Le gouvernement indien a mis en place divers programmes pour réduire la mortalité maternelle et infantile. De nombreux droits au traitement auraient dû être accordés à Martha Sabar, notamment un service d’ambulance gratuit pour le transport des femmes enceintes, des soins postnatals critiques, des soins nutritionnels ainsi que des allocations en espèces et des soins hospitaliers. Cependant, aucun de ces droits n’a été accordé à Martha avant sa mort.


Human Rights Law Network a poursuivi l’État en justice le 27 octobre 2022. Il a déposé avec succès une pétition devant la Haute Cour d’Odisha.

En rendant son jugement, le juge Murladharan a déclaré :

“Il existe un système en place qui est conçu pour fournir des soins adéquats aux femmes enceintes dans chacun de ces villages, et pourtant il n’est pas administré correctement. Il s’agit d’une violation directe du droit fondamental d’une femme à survivre à la grossesse et à l’accouchement. Le gouvernement indien a créé de nombreux programmes pour aider à fournir des services qui garantissent ce droit aux femmes enceintes. Dans ce cas précis, il y a eu une défaillance des mécanismes d’orientation qui a empêché la distribution des soins prénatals, empêché le médecin de comprendre l’état de sa patiente à son arrivée et empêché de l’amener à temps dans un hôpital qui pourrait la traiter à temps. Tous ces éléments ont eu pour conséquence de ne pas éviter une mortalité maternelle évitable, une violation de son droit à survivre à la grossesse et à l’accouchement.”

La Haute Cour a ordonné à l’État d’indemniser la famille et de prendre des mesures à l’encontre des agents de santé et des responsables impliqués. Elle a également ordonné qu’un audit sur les décès maternels soit réalisé pour chaque décès maternel à venir afin de s’assurer que la cause du décès est déterminée et que les décès en établissement sont compris et évités.


Le jugement, bien que tardif, a permis à la famille de Martha Sabar de tourner la page. Il a également permis de mieux comprendre les lacunes du système de santé et la nécessité pour l’État de renforcer les droits reproductifs. En veillant à ce que le gouvernement, le système judiciaire et la société en général considèrent les soins de santé sous l’angle de la justice, SLIC et de nombreuses autres organisations de la société civile contribuent à utiliser la loi pour le bien et à renforcer les systèmes de santé.

Pour en savoir plus sur la façon dont les partenaires bénéficiaires d’AmplifyChange travaillent pour éliminer la violence basée sur le genre, consultez notre bibliothèque de guides pratiques sur les VSBG sur AmplifyChange Learn.

Notre conseillère stratégique au Pakistan, Neha Mankani, s’est rendue dans les zones touchées pour offrir ses compétences de sage-femme. Neha explique comment les inondations créent une crise pour la santé et les droits sexuels et reproductifs et comment les groupes de la société civile locale y répondent.

Des précipitations équivalentes à près de 3 à 5 fois la moyenne nationale sur 30 ans ont recouvert d’eau jusqu’à un tiers du Pakistan. Le nombre de morts s’élève à plus de 1 500 et continue d’augmenter, et 33 millions de personnes ont été touchées par les déplacements et la perte de leurs maisons et de leurs biens. (UN OCHA). Alors que les pluies ont maintenant cessé, la hausse des températures et la fonte des glaciers ont encore aggravé la situation, avec des kilomètres de lacs là où se trouvaient les villages.

Alors que l’urgence se poursuit et que les familles s’installent dans des abris de fortune, nous assistons à l’émergence d’une crise majeure en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs : problèmes de santé menstruelle, problèmes de santé et de sécurité liés à l’eau et à l’assainissement (jusqu’à 300 personnes utilisent une latrine improvisée), augmentation spectaculaire de la mortalité et de la morbidité maternelles et néonatales, et augmentation des violences sexuelles.

Les femmes et les filles, en particulier les adolescentes, sont exposées à des risques supplémentaires, notamment le risque de mariage précoce et des formes d’abus et d’exploitation sexuels tels que le viol, le harcèlement et la traite des humains. Les personnes marginalisées, y compris les personnes en situation de handicape, sont plus vulnérables en raison de la perturbation de l’accès aux services essentiels. Les enfants et les groupes marginalisés sont exposés aux abus, à la violence et à l’exploitation dans les points de distribution de l’aide.

L’une des régions les plus touchées du Sindh est le district de Dadu, qui a été inondé par les eaux d’un lac, d’une rivière et des torrents des collines. En conséquence, des centaines de villages de Dadu sont maintenant sous l’eau. Ce qui était une route de dix minutes reliant deux villes du district est maintenant un trajet d’une heure en bateau.


Sujag Sansar Organization (SSO), un ancien bénéficiaire partenaire d’AmplifyChange, travaille dans le district de Dadu et a été à l’avant-garde du travail avec les communautés, en particulier dans le domaine des services de santé sexuelle et reproductive et de la mobilisation communautaire, pendant cette période. Dès que les inondations ont commencé, la SSO a mis en place un service gratuit de bateaux pour sauver les familles des zones inondées. L’organisation compte 30 comités de lutte contre le mariage des enfants dans le district, qui ont été mobilisés pour rester sur les sites où les personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) ont installé des camps. Les comités signalent à la SSO tous les cas de violence sexuelle ou de mariage transactionnel qui ont lieu.

Le directeur général de la SSO, Mashooque Bhirmani, explique :

“Ce que nous observons dans cette catastrophe est ce que notre expérience précédente a montré : que pendant les catastrophes naturelles, lorsque déjà les parents se retrouvent financièrement vulnérables et luttent pour répondre aux besoins de base de leurs familles, nous commençons soudainement à voir une augmentation de la vente de mineurs à marier.”

Forum for Dignity Initiatives (FDI), un ancien bénéficiaire partenaire d’AmplifyChange, fournit des kits de menstruation et d’hygiène personnelle aux filles et aux femmes dans les zones touchées par les inondations des districts de Naseerabad et Jafferabad au Baloutchistan. Plus de 5 000 kits ont été préparés et distribués par leur équipe et leurs bénévoles. La FDI essaie de travailler avec l’autorité provinciale de gestion des catastrophes pour mettre en place des espaces sûrs où les filles, les femmes, les personnes transgenres et les personnes en situation de handicape peuvent chercher un soutien psychosocial. En outre, elle demande instamment au département de la santé du Baloutchistan de fournir des contraceptifs dans les zones touchées par les inondations.

Shirakat-Partnership for Development est un bénéficiaire partenaire par AmplifyChange qui a contribué à l’aide immédiate aux victimes des inondations à Nowshera, Rajanpur et Jafferabad. Leur travail comprend la fourniture de denrées alimentaires de base et d’articles non alimentaires aux communautés déplacées, ainsi que l’approvisionnement en lampes solaires pour améliorer la sécurité dans les camps pour les populations vulnérables.


Dans le cadre de mon propre travail de sage-femme et par le biais de l’organisation Mama Baby Fund, nous fabriquons des kits d’accouchement propres pour les femmes déplacées qui doivent accoucher dans les zones touchées par les inondations. Nous organisons de grands camps de santé maternelle et néonatale dans les zones où les besoins sont les plus importants. Dans ces camps, nous proposons aux femmes enceintes des bilans de santé, des médicaments et des compléments alimentaires, nous identifions les complications et nous enseignons l’utilisation des kits d’accouchement. J’ai travaillé avec la SSO pour fournir des services de santé maternelle à Dadu.

Le jour où je suis arrivé à Dadu et pris contact avec Mashooque, nous avons entendu parler de deux décès maternels dans la communauté. Ces femmes avaient été secourues par bateau, mais n’avaient pas pu arriver aux centres de santé à temps en raison de problèmes d’infrastructure. Pendant que j’installais mon camp de santé maternelle, j’ai vu Mashooque signaler un cas de violence sexuelle dans un camp que nous venions de traverser. Je lui ai demandé quels étaient les défis auxquels il était confronté en faisant cela :

“La famille de l’auteur des faits a demandé qu’il soit pardonné, mais les femmes ont peur de dormir dans ces camps. Si nous ne signalons rien, il n’y aura jamais de comptes à rendre.”

Nous sommes restés avec la SSO pendant deux jours dans le district, au cours desquels les volontaires communautaires travaillant avec l’organisation nous ont aidés à localiser et mobiliser les femmes enceintes et les nouveau-nés nécessitant des soins. Pendant ces deux jours, nous avons fourni des produits de santé reproductive et menstruelle, des services de santé maternelle et des kits d’accouchement propre à plus de 250 femmes. Nous avons fourni des services aux femmes enceintes devant accoucher dans les prochaines semaines, dont beaucoup accoucheront dans des tentes, des bateaux ou des cliniques de fortune. Nous avons vu des cas d’infections de l’appareil génital et de maladies sexuellement transmissibles. Des femmes sont venues nous voir pour nous faire part de leurs inquiétudes quant à l’interruption des services et des soins de planification familiale. J’ai constaté cette tendance dans mon travail dans le domaine de la santé reproductive en situation de crise – l’impossibilité de faire retirer un implant ou un DIU, ou d’avoir accès aux pilules ou une injection contraceptive.

Lorsqu’on lui a demandé quels étaient ses prochains projets pour la communauté, Mashooque a répondu qu’il prévoyait d’utiliser le théâtre et la musique pour dispenser une éducation sanitaire et ludo-éducative aux communautés touchées par les inondations dans les camps de personnes déplacées, en particulier aux enfants et aux femmes, afin de dissiper la peur et les traumatismes et d’améliorer les services de santé sexuelle et reproductive.


La stigmatisation qui entoure la santé et les droits sexuels et reproductifs signifie que nous pouvons être lents à voir comment ces droits humains fondamentaux sont affectés par une crise environnementale. Mais ce que nous apprenons au Pakistan, c’est que la santé et les droits sexuels et reproductifs sont vulnérables à une crise liée au changement climatique comme les inondations au Pakistan. Cela peut compromettre la liberté, la dignité et la vie des personnes, où qu’elles soit.

Aperçu de notre nouveau manuel de renforcement organisationnel

Bâtir une organisation forte et pérenne, c’est un peu comme construire une maison : avant tout, vous devez construire des fondations solides sur lesquelles toute la suite reposera, par ordre d’importance.

Pour aider les organisations à devenir plus fortes et plus pérennes, AmplifyChange a conçu ce Guide du renforcement organisationnel. Il s’adresse en premier lieu aux organisations qui envisagent de candidater à une subvention Opportunité ou Renforcement, ou déjà candidates, mais il peut servir à toutes les organisations qui cherchent à gagner en solidité.

Il présente les « pierres d’assise » des bonnes pratiques, et explique l’ordre dans lequel vous devriez intégrer ces éléments dans votre organisation et comment ils renforceront votre organisation et votre travail.

Dans notre version récemment mise à jour, nous avons ajouté une section dédiée à la collecte de fonds et à la mobilisation des ressources – une pierre angulaire du développement de la résilience et de la durabilité des organisations.

Cliquez sur le lien ci-dessous pour télécharger le PDF de notre Guide du renforcement organisationnel.

Graphic of the building blocks front cover

Guide du renforcement organisationnel, 2022

Nous avons le plaisir de partager avec vous le Rapport annuel 2021 d’AmplifyChange – Ouvrir de Nouveaux Horizons.

En 2021, AmplifyChange a traversé une période de transition, passant d’un fonds dirigé par un consortium à une organisation indépendante. Au cours de cette transition, nous avons maintenu notre engagement à financer les enjeux de santé et de droits sexuels et reproductifs les plus négligées dans des contextes difficiles et nous avons exploré de nouvelles façons plus innovantes de soutenir la société civile dans le Sud. Ce rapport met en évidence le travail acharné de notre équipe et de nos conseillers stratégiques qui ont assuré une transition sans heurts pour nos bénéficiaires partenaires, ainsi que le soutien solide de notre conseil d’administration et de nos membres alors que nous entamons le nouveau chapitre de notre organisation.

Tout au long de ce rapport, vous pourrez prendre connaissance de l’excellent travail réalisé par nos bénéficiaires partenaires au cours de l’année écoulée. Malgré un environnement difficile pour le plaidoyer en faveur des DSSR, les organisations de la société civile du Sud ont continué à plaider pour l’amélioration de l’accès aux DSSR dans leurs communautés. Leur travail a touché les personnes les plus marginalisées et a utilisé diverses approches pour créer un changement dans les pays et les régions. Leurs histoires sont une source d’inspiration pour nous tous.

Nous espérons que vous apprécierez de réfléchir avec nous à l’année écoulée dans ce rapport. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à contacter enquire@amplifychange.org.

Cliquez le lien ci-dessous pour télécharger le PDF du rapport annuel.

Un groupe de femmes qui fait une manifestation devant un kakemono quit dit 'Pour le respect de la democratie'

Ouvrir de Nouveaux Horizons: Rapport annuel AmplifyChange 2021

Aujourd’hui, à l’occasion du #MHDay, nous voulons souligner notre engagement en faveur des programmes de santé menstruelle dans les pays du Sud en montrant comment le plaidoyer contribue à garantir des changements positifs à long terme dans certains des environnements juridiques et politiques les plus difficiles.

Nous avons soutenu 79 projets de santé menstruelle, grâce à l’investissement de 3,8 millions d’euros à travers 27 pays.

#Nousnousengageons à continuer à financer des programmes de santé menstruelle qui visent à catalyser les progrès et à maintenir l’impact, même après la fin des programmes.

Cliquez sur le lien ci-dessous pour télécharger le rapport.

Notre engagement en faveur de la santé menstruelle

Aujourd’hui marque la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Bien qu’il y ait eu de grandes avancées dans l’inscription des droits des LGBTI dans les lois, les communautés LGBTI sont toujours confrontées à de graves menaces pour leur sécurité et leur bien-être et ne sont toujours pas pleinement reconnues comme des citoyens dans de nombreux pays.

AmplifyChange soutient le plaidoyer de la société civile pour améliorer les droits des personnes LGBTI et prévenir la violence basée sur genre en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Depuis 2018, nous avons octroyé plus de GBP 12 millions de subventions à des organisations qui confrontent ces problèmes.

Dans ce court rapport, nous expliquons davantage nos activités et partageons quelques exemples de projets de partenaires-bénéficiaires de subventions pour illustrer que la collecte de preuves, le soutien aux survivants, l’engagement avec les parties prenantes et la recherche d’un changement de législation sont des approches cruciales pour comprendre et répondre à cette violation des droits humains.

Cliquez sur le lien ci-dessous pour téléchargez le rapport.

Engagé·e·s pour les droits des LGBTI :

AmplifyChange a la joie d’annoncer trois nouveaux partenariats, conclus avec Conseils et Appui pour l’Éducation à la Base (CAEB) au Mali, Gender Links en Afrique du Sud, et UHAI EASHRI au Kenya.

Dans le cadre de notre engagement à renforcer des organisations du Sud capables de jouer un rôle de bailleur, pour impulser des changements positifs en matière de Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR), nous avons lancé notre premier cycle de financement Partenariat en avril 2021.

Les subventions Partenariat sont un nouveau mécanisme de financement visant à ancrer le plaidoyer au niveau local. Cette forme de soutien permet d’octroyer des subventions à des groupes de petite taille par le biais d’organisations solides basées dans le Sud, tout en renforçant les petites organisations de la société civile et leur intégration au sein de leur mouvement local. Une approche qui favorise la solidarité et les liens entre groupes travaillant sur le même sujet dans la même région.

Construire un réseau dynamique de leaders d’envergure mondiale ou régionale pour les DSSR

Les subventions Partenariat sont une composante essentielle de la construction de mouvements plus résilients, capables de s’investir de questions délicates dans des pays où l’espace civique se réduit.

Les partenariats renforceront la capacité d’une constellation croissante d’organisations du Sud à devenir des leaders régionales et mondiales du plaidoyer pour les droits et la santé sexuels et reproductifs. Ils ancreront le plaidoyer et les décisions de subventionnement dans le Sud, directement dans les pays où la société civile cherche à initier des changements positifs.

Lors de l’annonce de ces nouveaux partenariats, Grethe Petersen, PDG d’AmplifyChange, a commenté  :

« Nous avons suscité un énorme intérêt avec 651 candidatures, ce qui témoigne de la vigueur du mouvement pour les DSSR en Afrique et en Asie du Sud.  Après un processus d’examen approfondi, nous sommes ravi·e·s d’annoncer les nouveaux Partenariats conclus avec CAEB, Gender Links et UHAI EASHRI, qui recevront chacun 1 500 000 £ pour mener à bien leur travail de soutien et de financement des mouvements locaux. Nous nous réjouissons d’avance d’apprendre à mieux subventionner et à mieux porter notre cause au contact de ces trois organisations extraordinaires qui sont, chacune de leur côté, des leaders dans le domaine des droits et de la santé sexuels et reproductifs dans leur région. »


Nous avons invité chacune de ces organisations à vous parler de leur projet de partenariat. Rencontrez-les ci-dessous :

Image of three people sat at a desk in front of a informative banner

Conseils et Appui pour l’Éducation à la Base (CAEB)

par Sory Ibrahim Monekata, Ph.D., Directeur Subventions

Quotation markAu cours de la dernière décennie, CAEB a piloté les efforts de nombreux réseaux et consortia pour promouvoir les droits et la santé sexuels et reproductifs au Mali et en Afrique de l’Ouest – notamment par le biais d’une récente subvention stratégique AmplifyChange axée sur le plaidoyer, la mise en réseau et le renforcement des capacités aux niveaux municipal, national et régional, avec le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS). Malgré l’instabilité politique et les troubles électoraux en Guinée, ainsi que le contexte difficile du COVID-19, le consortium a réussi à mettre en œuvre le projet en Guinée, au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

Notre consortium (CAEB et Ebenezer International) envisage un partenariat à long terme avec AmplifyChange, qui nous donne accès à des ressources pour à notre tour fournir aux petites OSC des ressources et un soutien technique auxquels elles n’auraient pas accès autrement. L’engagement que nous prenons avec AmplifyChange est de maintenir le cap, quels que soient les défis auxquels nous sommes confronté·e·s, et de fournir les ressources et l’accompagnement dont les petites OSC ont besoin pour pouvoir répondre aux besoins de droits et santé sexuels et reproductifs des groupes vulnérables en Afrique de l’Ouest.

Nous allons mettre en œuvre notre projet Partenariat dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest : Mali, Guinée, Sénégal et Niger. Notre subvention Partenariat sera axée sur l’amélioration de la santé sexuelle des jeunes, la planification familiale, la montée en puissance de la société civile, les violences basées sur le genre et l’avortement sécurisé. Notre priorité sera les petites OSC qui travaillent auprès des femmes, des jeunes et des personnes en situation de handicap, en ville comme dans les zones rurales, en raison de leur vulnérabilité en matière de santé sexuelle et reproductive.

Grâce à notre subvention Partenariat, nous travaillerons à trois objectifs principaux : subventionner 30 organisations de la société civile pour soutenir des initiatives locales de plaidoyer pour les droits et la santé sexuels et reproductifs ; diffuser des connaissances et faciliter les initiatives de plaidoyer communes des petites OSC ; et soutenir le renforcement organisationnel des petites OSC en renforçant leurs capacités institutionnelles, de gestion, de mobilisation de ressources et de réseautage.

Nous sommes extrêmement motivé·e·s par la mise en œuvre de cette subvention Partenariat, car elle nous permettra d’assurer une dimension inclusive à notre soutien aux OSC en Afrique de l’Ouest. Nous fournirons des ressources aux petites OSC pour s’assurer que leurs voix sont entendues dans le plaidoyer pour les DSSR, et ce processus de subvention en cascade permettra aux petites OSC de devenir des parties prenantes clés dans la prise de décision sur les DSSR, et non de simples bénéficiaires de services. Les femmes, les jeunes et les personnes en situation de handicap engagé·e·s dans les petites organisations regorgent d’idées et d’énergie ; nous veillerons à ce qu’ils et elles participent à nos activités dans les quatre pays. En outre, nous veillerons à donner une juste place aux petites OSC en milieu rural qui souhaitent prendre la tête du plaidoyer pour les DSSR dans leur contexte local. Nous porterons une attention particulière aux besoins des populations déplacées ou affectées par les conflits dans nos pays d’intervention.

Avec ce soutien, les petites OSC seront en mesure d’établir et de maintenir des partenariats à long terme avec des réseaux et des bailleurs dans le domaine des DSSR afin de fournir les services et produits dont les groupes vulnérables ont besoin. Grâce aux capacités de plaidoyer et de lobbying qu’elles développeront, elles seront en mesure d’influencer en permanence les politiques et les décisions en matière de DSSR.


Gender Links

par Kubi Rama, PDG

Quotation markGender Links (GL) est une organisation de défense des droits des femmes en Afrique australe, créée il y a 21 ans, dont le siège est à Johannesburg et qui possède des bureaux dans huit des seize pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). La vision de GL est celle d’une région dans laquelle les femmes et les filles, dans toute leur diversité, sont en mesure de s’exprimer et de faire des choix, conformément au Protocole de la SADC sur le genre et le développement, à l’Objectif de Développement Durable numéro 5 et à d’autres instruments africains et mondiaux pour la concrétisation de l’égalité des sexes. GL assure le secrétariat de l’Alliance pour le Protocole sur le Genre de la SADC, un réseau de réseaux d’organisations de femmes dans 15 pays de la SADC qui produit un baromètre annuel pour suivre les progrès réalisés, lancé chaque année lors du sommet des chefs d’État de la SADC.

Nous sommes vraiment reconnaissantes de la confiance qui nous est accordée et de l’opportunité qui nous est offerte de poursuivre notre croissance. Nous nous réjouissons d’un partenariat mutuellement enrichissant dans lequel la somme des parties est bien plus grande que le tout ! 

Notre projet Partenariat arrive au bon moment. Depuis 2018, avec le soutien d’AmplifyChange, l’Alliance a adopté la campagne Voice and Choice [Voix et Choix] pour la concrétisation des droits et de la santé sexuels et reproductifs (DSSR), conformément à la stratégie DSSR récemment adoptée par la SADC. Grâce à ce partenariat, GL complètera la mise en œuvre de la campagne Voice and Choice par le biais de partenaires en aval de l’Alliance, en gérant un portefeuille de subventions pour lesquelles nous chercherons des organisations prometteuses de petite taille, nouvelles et ancrées dans leur communauté, généralement ignorées dans les appels à projets traditionnels. Pour amplifier notre impact, nous encouragerons les demandes qui portent sur les quatre domaines prioritaires identifiés par l’Alliance : les droits des personnes LGBTIA, la santé et les droits sexuels et reproductifs des adolescent·e·s, l’avortement sécurisé et le mariage des enfants. En tant que gestionnaire du fonds, GL soutiendra ses petit·e·s bénéficiaires en les aidant à renforcer leurs capacités et en facilitant l’apprentissage, le partage et les campagnes de plaidoyer communes ; et en coordonnant le baromètre annuel de Voice and Choice pour responsabiliser les décideurs.  

Cette subvention Partenariat apportera un soutien financier vital aux organisations de la société civile qui se remettent à peine de la pandémie de COVID-19. Elle contribuera à la croissance et au développement d’organisations issues des communautés qui défendent les droits et la santé sexuels et reproductifs, souvent contre vents et marées. Ces « voix du terrain » sont essentielles pour changer le discours sur la voix et le choix des femmes dans la région. Sur la base du travail que réalise l’Alliance depuis cinq ans, la subvention appuiera également la construction de mouvements en faveur des DSSR, du niveau local au niveau national, régional et mondial.  

En tant que partenaire d’AmplifyChange, GL jouera un rôle d’intermédiaire pour distribuer les fonds AmplifyChange. Dans cette optique, nous prévoyons de nous engager beaucoup plus au niveau politique et stratégique sur les questions cruciales de droits et santé sexuels et reproductifs, ainsi que dans le financement de la société civile du Sud, en particulier les organisations de femmes. GL mettra également à profit sa perspective stratégique en tant que co-responsable de Generation Equality Action Coalition Six (leadership féministe et construction de mouvements) pour faciliter des partenariats solides, si importants pour obtenir des avancées, entre organisations pour les droits des femmes et ONG du domaine de la santé. 


UHAI EASHRI

par Mukami Marete et Dr Stellah Wairimu Bosire, Co-Directrices exécutives

Quotation markCréée en 2009, UHAI EASHRI (the East African Sexual Health and Rights Initiative, Initiative d’Afrique de l’Est pour les Droits et la Santé Sexuels) était le premier fonds autochtone africain dirigé par des activistes pour revendiquer les droits humains des travailleur·euse·s du sexe et des minorités sexuelles et de genre dans toute leur diversité. Notre mission est d’être un fonds innovant, accessible, inclusif et réactif dirigé par des activistes, travaillant pour atteindre l’égalité, la dignité et la justice pour les minorités sexuelles et de genre. Nous finançons l’activisme dans sept pays d’Afrique de l’Est – le Burundi, la République Démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda – tout en finançant et collaborant avec des organisations panafricaines. Nous soutenons le développement de l’activisme et du leadership au sein de nos mouvements en veillant à ce que nos communautés ne soient pas seulement les bénéficiaires de notre soutien, mais aussi les décisionnaires qui l’orientent.

Grâce à des subventions souples et accessibles, l’apport de capacités, des réunions, des recherches et des partenariats, UHAI donne des moyens à ses partenaires, s’attaque aux obstacles systémiques à l’égalité et contribue à faire progresser les droits civils et humains des personnes LGBTIA+ et des travailleur·euse·s du sexe dans toute la région. Nous n’attendons plus que de donner libre cours aux idées issues de nos mouvements pour renforcer l’activisme, réinventer et repenser les approches et les programmes de DSSR pour des résultats durables. Imaginez notre impatience !

Grâce à cette subvention Partenariat, UHAI continuera à soutenir la structuration du travail et à renforcer les capacités de plaidoyer des organisations militantes et des activistes leaders des communautés LGBTIA+ dans les sept pays d’Afrique de l’Est. Nous soutiendrons en priorité le travail axé sur l’amélioration des politiques, l’accès à la justice, l’accès à de meilleurs soins de santé et à des informations qui font progresser la santé et les droits sexuels et reproductifs, ainsi que la consolidation des liens, de la collaboration et des réunions qui facilitent l’échange de retours d’expérience et de connaissances pour informer un plaidoyer concerté. Nous comptons sur l’analyse continue de la programmation et des efforts de plaidoyer, ainsi que la capitalisation de connaissances et de retours d’expérience, pour aider nos mouvements à atteindre leurs objectifs.

Nous sommes ravi·e·s de travailler avec nos communautés et de poursuivre notre vision d’incarner et de vivre un amour révolutionnaire. Nous voyons cet amour lorsque nos mouvements se rassemblent dans des espaces sûrs pour dessiner des approches et des objectifs communs de plaidoyer et de programmation pour les DSSR, et, nous l’espérons, dans les autres activités de nos mouvements. Nous le voyons également dans les efforts déployés par nos mouvements pour améliorer la qualité des services de DSSR dans les centres de santé et les hôpitaux, en développant le soutien mutuel à l’initiative des communautés dans les prestations de services et en plaidant pour une législation progressiste. 

Les retours d’expérience d’UHAI après plus de douze ans sur le terrain, peuvent servir à renforcer les programmes d’AmplifyChange. UHAI EASHRI a fait ses preuves dans le soutien à d’autres organisations, du niveau de la base au niveau panafricain. Nous avons acquis une expertise considérable et une compréhension approfondie de la région de l’Afrique de l’Est en ce qui concerne la distribution de subventions, le renforcement de capacités et la construction de mouvements avec les LGBTIA+ et les travailleur·euse·s du sexe.

Nous pensons que nos forces propres et notre répertoire de stratégies concrètes pourront contribuer à éclairer les investissements et les actions de financement d’AmplifyChange à l’avenir. Nous y voyons l’opportunité d’encourager un travail similaire et continu en Afrique de l’Est et ailleurs, avec et par AmplifyChange, en co-créant ce travail.


Et pour l’avenir

AmplifyChange espère que ces partenariats à long terme, pour des mouvements plus forts et transformateurs, deviendront une approche clé de notre mission de subventionnement en la recentrant sur les efforts et l’expertise des mouvements locaux.

Au fur et à mesure que nos nouveaux partenariats se développent, nous allons découvrir avec ces organisations comment les partenariats peuvent façonner le plaidoyer en faveur des DSSR dans le Sud. Ensemble, nous façonnerons l’avenir du financement des organisations de base et du renforcement des mouvements, au bénéfice de celles et ceux qui défendent les droits et la santé sexuels et reproductifs dans le monde entier.